Salon du livre de Paris 2014 (fin)

Petit billet du jour pour revenir comme promis sur le salon du livre.

Pour une fois ce n’est pas (seulement) un dessin de moi qui orne le blog mais aussi une parodie de mon illustration gagnante qu’en avait fait la CGT lors du salon du livre. Ce qui est assez génial finalement c’est comment une création vit en étant vue et digérée par d’autres. Il va sans dire que ça m’a amusé et fait plaisir de voir cette récupération. :) Je suis de l’école de ceux qui pense qu’un pastiche ajoute de la valeur à l’original.

Par contre je ne crois pas que mon illustration d’origine était particulièrement misogyne et je ne suis pas du tout insensible  aux problématiques lié aux inégalités  hommes/femmes, bien au contraire. Mon propos était plutôt d’illustrer avec drôlerie burlesque et poésie l’idée que la lecture apportait dans nos vies légèreté, stabilité/équilibre et même grâce (puis le bonhomme de l’image se fait marcher dessus par les demoiselles tout de même. Alors qui « domine » vraiment qui?).

Mais je reviendrais plus bas sur mes influences concernant ce travail là.

Évidement je n’ai pas mes yeux sur toute l’industrie du livre; mais j’ai l’impression d’avoir vu autant voire plus de femmes que d’hommes derrière les stands et en coulisses du salon (ou peut être que je n’ai eu d’yeux que pour elles vous allez être tentés de dire? :D ). OK, ça ne signifie pas grand chose sur qui occupe vraiment les postes à décisions dans le métier.

Pour le reste de cette affaire, je renvoie à la page du tract de la CGT avec lequel je suis en fait plutôt d’accord sur les principes de fond (oui à plus d’égalité!):

http://www.cgtparis.fr/spip.php?article1721

Le salon a été l’occasion de voir un peu la santé du monde de l’édition et un peu de penser utile en regardant ce qui se faisait dans l’édition jeunesse. :)

C’était ma première visite je l’avoue. J’avais bien sûr déjà fait des salons mais jamais celui là. Je n’en avait vu que des images aux infos.

J’ai donc été à l’inauguration, au matin professionnel et la journée qui a suivi. C’était un peu 3 ambiances différentes.  L’ouverture avec son buffet à tout les stand, le matin pro très studieux où les libraires faisaient leur petit marché dans des allées bien dégagés, puis une après midi grand publique qui devait sans doute être dans le ton de la majorité du salon.

Pour terminer j’aimerais un peu revenir sur les secrets de fabrication de mon illustration. Ce qu’on ne voit pas toujours quand on regarde une image c’est tout ce qui y a mené, autant les ratés sur lesquels on s’appuie que les influences.

Au niveau des ratés et des choses pas retenus, l’image devait à l’origine contenir un petit singe et les livres sur lesquels sont en équilibre les personnages, devaient reposer eux même sur un planisphère. Par soucis de temps, de composition et surtout d’efficacité, le tout est passé à la trappe. Mais on gagne presque toujours à focaliser l’attention sur des propositions simples, claires et lisibles. « Less is more » comme on dit.

Avant d’en arriver au concept que j’ai choisi d’illustrer, d’autres idées sont passés par là (qui sait, si quelqu’un veut s’en inspirer pour l’année prochaine, feel free my friend!); entre autres:

-Deux cavaliers (un cowboy et un chevalier) échappés de livres et chargeant l’un sur l’autre. Jugé trop compliqué niveau composition et pas forcement assez lisible.

-une lectrice dont l’imagination déborde littéralement de la tête. L’image aurait emprunté à Dave Mckean et David Mack.. Mais difficile de représenter « l’imagination » de façon exhaustive en gardant en tête que le format final était un carton d’invitation. Peut être un peu trop ésotérique et abstrait aussi.

-Une gamine secouant un livre et en faisant tomber tout les personnages de son imagination. Là il y avait un problème d’échelles à faire coexister: l’une des deux allait devoir pâtir du fait que je privilégie de détailler l’autre.

-Des personnages qui volent grâce à des ailes faites en livres ou en pages de livre. ou grâce à des livres qui servent de « tapis volant ».  A un moment je songeais même à emprunter un peu le style de Moebius.

-Des trapézistes qui se servaient de livres suspendus comme balançoire. Ou des enfants autour d’une balançoire livre et une cabane faite en livrse (trop compliqué).

Bref au final en sautant d’une idée à l’autre, on se rend compte d’éléments récurrents qui ont servi malgré tout: imagination, apesanteur, légèreté, équilibre.

Pour ce qui est des influences. J’avoue que j’ai songé au ballet de fantasia pour la dichotomie « personnage corpulent mais léger à la fois.

J’avoue aussi malgré tout avec le recul que l’epic split de Chuck Norris m’a sûrement hanté plus que de raison l’année dernière. :D

Je termine ce billet avec une image souvenir du salon (notez que j’ai voulu à la base partir avec l’affiche mais elle n’était pas souple et se balader avec ce gros truc rigide dans le métro aurait fait mauvais genre). Après on en aura peut être terminé avec ma phase narcissique en mode auto congratulation et on va pouvoir à nouveau respirer normalement, n’est ce pas? :p

Ps: le site www.creapassions.com parle de moi dans son billet du 30 mars!

écrit par Bac dans Dessin,News & autres histoires avec aucun commentaire

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